J’ai rencontré un pirate !
321 décembre 2012 par Julie Curien
J’ai rencontré un pirate, un vrai. Une expérience tout à fait surréaliste.
A quelle occasion ? En participant à l’atelier TRUeQUE, le 27 novembre 2012 à La Gaîté Lyrique, dans le cadre du festival Mal au Pixel #7. La manifestation étudie les interactions entre création contemporaine et nouveaux médias, en termes de transformations culturelles, sociales et politiques notamment.
TRUeQUE signifie, en espagnol, TROC. Soyons précis, l’atelier avait pour doux nom « Piratage et pillage sur les réseaux : un atelier avec Alejo Duque autour des logiciels libres », un appel auquel je n’ai su résister. En langage crypté (un des ateliers précédents tournait justement autour de la « cryptoparty« ), ça donne « TranscommRoutes for Un-Expectedly Queued Events ». Et d’ailleurs, l’atelier a continué dans un vocabulaire technique de haute voltige, et en anglais. Woutch !
Mais qui est donc cet artiste corsaire ? Alejandro Duque est colombien, diplômé de l’École d’Art de Medellin en Colombie et doctorant en thèse de philosophie de la communication à l’European Graduate School en Suisse. Ses travaux de recherche portent sur le piratage et la manière dont les idées sont pillées sur les réseaux (Internet, du web visible au web invisible, etc.) et les concepts des communautés marginales détournés et confrontés aux philosophies du monde occidental. Alejo est fin connaisseur des applications libres. Il est l’un pilier des réseaux alternatifs en général, et de la scène streaming en particulier : il se présente comme un « voyeur » de l’ouïe, qui a besoin d’écouter, de capter, d’espionner des fréquences. Souriez, vous êtes sur écoute, on n’est pas loin d’une démarche comme Wikileaks, Alejo incarnant ici une version de The Wire / Sur Écoute in real life !
Mais revenons à nos oignons… Parce que c’est peut-être la fin du monde*, je me lance à mon tour dans le troc d’outils que j’ai pu intercepter lors de cet atelier :
- les MUD (multi-user dungeon) qui ont vulgarisé l’informatique dès les années 1980
- IRC (internet real chat)
- Dokbot : « people doing strange thing with electricity »
- Debian, système d’exploitation libre pour votre ordinateur
- Booki : « making books live »
… vous trouverez + d’infos sur TRUeQUE et sur le framapad de l’atelier qui comprend des références pour approfondir le sujet… si, à votre tour, vous souhaitez naviguer en eau libre, voire devenir à votre tour… pirate !
Je poste ce billet le jour de la supposée fin du monde*, comme un plan B : plutôt que d’échouer, zieutons un tantinet sur ce qui se passe derrière, de l’autre côté du miroir ! Et je laisse à votre réflexion la pensée suivante : la fusion de l’institution (incarnée par La Gaîté Lyrique) et de la piraterie (personnifiée par Alejo) n’est-elle pas elle-même annonciatrice d’un cataclysme ? Ou bien le perroquet, juché sur l’épaule du c@pitaine, se révélera être un phœnix qui renaît de ses cendres ?
*Gardons en mémoire qu’à l’occasion de son exposition sur les Mayas, le Musée du quai Branly a expliqué que le 21 décembre 2012 n’était que la fin d’un (long) cycle calendaire et pas la fin du monde.
Intéressant ! Faudra vraiment que je pense à revenir, plus souvent…
Je vous /te retourne le compliment, il a l’air très sympa, le blog du Python à tendance féline 🙂 A bientôt sur l’un ou l’autre de nos blogs !
Ah oui, te, je te, faut me tutoyer.
A très bientôt donc 😉