L’esprit LATINO de la DYNAMO

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24 juin 2013 par Julie Curien

Depuis le 10 avril et jusqu’au 22 juillet 2013, la réunion des musées nationaux – Grand Palais propose l’exposition DYNAMO : un siècle de lumière et de mouvement dans l’art, 1913 – 2013 ! Jeux autour de la vision → transparence, immatérialité, permutation, concentrique vs excentrique, interférence, immersion, distorsion, tactile, trame, battement ← et jeux avec l’espace ↓ abîme, nuée, champ de force, halo, incertitude, maelstrom, céleste ↑ … bref… jeu avec la perception des spectateurs, dans une logique d’ « abstraction à proprement parler « phénoménale » » pour reprendre les mots de Matthieu Poirier dans le catalogue d’expo ! Pour vous faire une idée en images et en mouvement, je vous invite à cliquer sur les liens-vidéos ci-dessous :

Spectateur

Et hop, lançons-nous dans un parcours latino de la Dynamo !

Parmi les œuvres exposées, une dynamique latino-américaine se laisse deviner, portée par des artistes argentins, brésiliens, uruguayens & vénézuéliens… nés entre 1913 et 1932. Acteurs majeurs de l’art lumino / cinétique des années 1950 et 60, ils se sont pour la plupart inscrits dans la mouvance du groupe argentin MADI, pour MAtérialisme DIalectique, fondé en 1946 à Buenos Aires, ou dans le courant de son cousin français, le GRAV, sigle pour Groupe de Recherche d’Art Visuel, dont le premier manifeste date de 1963. Ils ont constitué une véritable avant-garde et les échanges qu’ils ont développé avec l’art français furent nombreux et féconds.

Je précise d’emblée que tout l’intérêt de ces œuvres consiste à les vivre — je ne saurai trop vous recommander d’aller voir l’expo à cet effet ! Nulle photo, nulle vidéo à laquelle une bande-son a été ajoutée, ne restitue l’impression que vous expérimentez in situ : retrouver l’objet tel quel, dans sa nue modernité. La rencontre  de leur art et de la technologie actuelle produit tantôt, a contrario, une interactivité de très belle qualité : parmi les sites Internet de ces artistes, certains sont des bijoux ! A vous de jouer, en visitant les liens distillés ici et là ^^

Carmelo Arden Quin

Rivera (Uruguay), 1913 – Paris, 2010

Cet artiste phare de l’art concret est passé par le Brésil, l’Argentine — il est l’un des fondateurs du groupe MADI à Buenos Aires — et la France !

Forme blanche, 1950

Forme blanche, 1950

Antonio Asís

Buenos Aires, 1932 – installé à Paris

Ce peintre argentin, formé à l’Ecole des Beaux-Arts de Buenos Aires, s’installe à Paris en 1956 et se consacre à l’Op art, ou Optical art.

Martha Boto

Buenos Aires, 1925 – Paris, 2004

Cette artiste argentine, également formée à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Buenos Aires, s’intéresse à l’abstraction géométrique en 1954, ainsi qu’à l’art concret, proche du groupe Madí ; elle intègre l’association Arte Nuevo et s’installe en 1959 à Paris. Elle est notamment célèbre pour ses boîtes lumino-cinétiques.

Carlos Cruez-Diez

Caracas, 1923 – installé à Paris

Ce plasticien vénézuélien bâtit son art, visuel, autour de la question de la perception de la couleur.

http://www.cruz-diez.com/fr/

Transchromie mécanique, 1965 – Plexiglas, aluminium, moteur Atelier Cruz-Diez © Carlos Cruz-Diez © Adagp, Paris, 2013

Lygia Clark

Belo Horizonte (Brésil), 1920 – 1988, Rio de Janeiro

Cette artiste plasticienne brésilienne signe en 1959, avec quelques artistes du groupe de Rio de Janeiro le Manifeste du néo-concrétisme. Elle s’est intéressée à la troisième dimension de l’art, à travers des œuvres sculpturales (dont des sculptures molles, étirables à souhait !), que les spectateurs devenus acteurs sont invités à manipuler.  

http://www.lygiaclark.org.br

Hugo Demarco

Buenos Aires, 1932 – 1995, Paris

Les travaux de cet artiste-peintre argentin portent sur le mouvement et la couleur.

http://hugodemarco.free.fr/fr/

Demarco

Horacio Garcia Rossi

Buenos Aires, 1929 – 2012, Paris

Disparu il y a moins d’un an, cet artiste argentin, a développé la notion de « couleur-lumière », fondant en 1960 le GRAV avec Julio Le Paris, François Morellet, Francisco Sobrino, Joël Stein et Jean-Pierre Yvaral.

Son site Internet est une merveille : http://www.horaciogarciarossi.com 🙂

Julio Le Parc

Mendoza, 1928 – Paris

Après ses études à l’Ecole des Beaux-Arts de Buenos Aires, il s’installe en 1958 à Paris et se tourne vers l’ « art perceptuel ». Il cofonde le GRAV et travaille sur la participation sensorielle du spectateur.

http://www.julioleparc.org

1 photo pour commencer :

Instabilité, 1959 - gouache sur bois

Instabilité, 1959 – gouache sur bois

suivie d’1 vidéo pour pleinement apprécier :

Julio Le Parc
Transformation Instable Juxtaposition  Superposition, 1963-2011 - Plexiglas transparent teinté 170 × 170 × 340 cm Archives de la famille Sobrino © Archive Francisco Sobrino

Transformation Instable
Juxtaposition
Superposition,
1963-2011 – Plexiglas transparent teinté
170 × 170 × 340 cm
Archives de la famille Sobrino
© Archive Francisco Sobrino

Mauricio Nogueira Lima

Recife (Brésil), 1930 – 1999, Campinas

Peintre, architecte, dessinateur, artiste graphique et professeur… rien que ça ! Un petit coloriage 😀 ?

Francisco Sobrino

Guadalajara (Espagne), 1932

Ce peintre et sculpteur espagnol a effectué ses études au Musée des Beaux-Arts de Buenos Aires, puis est arrivé en 1959 à Paris et compte parmi les fondateurs du GRAV.

http://franciscosobrino.com/

Jesús Rafael Soto

Ciudad Bolivar, 1923 – 2005, Paris.

Cet artiste plasticien vénézuélien s’inscrit dans les mouvements d’art optique & cinétique. Il s’installe à Paris en 1950.

http://www.jr-soto.com/fset_menuprincipal_fr.html

Carré interne avec tes noirs, 1979 - Peinture sur bois et métal

Rafael Soto : Carré interne avec tes noirs, 1979 – Peinture sur bois et métal

Luís Tomasello

La Plata, 1915

A Paris aujourd’hui, cet artiste plasticien argentin explique son riche parcours dans cette vidéo :

Tomasello vidéo

Mary Vieira*

São Paulo, 1927 – 2001, Bâle.

Cette artiste sculpteur brésilienne brasse l’art abstrait, l’architecture et la notion de série.

Et pour revenir aux fondamentaux (euh… c’est quoi l’art cinétique en fait ?), je vous conseille vivement la lecture de ce dossier pédagogique réalisé par le Centre Pompidou… Et parce que rien de tel que d’apprendre en s’amusant : amis geeks, et si vous testiez la dynamo appli ?

*Voir commentaires

2 réflexions sur “L’esprit LATINO de la DYNAMO

  1. Malou von Muralt dit :

    Mary Vieira n’est pas née à São Paulo, elle est née dans l’État du Minas Gerais. Elle ne brasse pas l’art abstrait… elle fait au contraire partie du mouvement d’art concret tout en s’intéressant, dès 1948, pour le mouvement e la participation du spectateur. L’architecture occupe en effet une place prépondérente dans sa réflexion. Elle fut également une graphiste hors pair et enseigna à la Schule für Gestaltung, à Bâle, de 1966 aux années 1980. / Dans l’énoncé « Catégorie » vous écrivez « Marie Vieira », je vous saurais gré de bien vouloir corriger et d’écrire MARY VIEIRA. Pour tout renseignement concernant cette artiste s’adresser à pesquisa.npmv@gmail.com

    • Julie CURIEN dit :

      Suite au commentaire de Malou von Muralt, et aux échanges que nous avons eu par mail, il semblerait que les informations dont je disposais soient erronées. Voici les sources de Malou von Muralt :

      Alberto Sartoris
      1 polyvolume de mary vieira
      Scheiwiler Editeur, Milan, 1974

      Denise Mattar (org.)
      mary vieira – o tempo do movimento
      Centro Cultural Banco do Brasil
      Rio de Janeiro 2005

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Auteur de ce blog : Julie Curien
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