Les aventures du dieu maïs
120 juin 2015 par Julie Curien
Avis aux amateurs de littérature (dé)culottée : aujourd’hui, les notes vagabondes croisent le chemin du dieu maïs, incarnation d’un délire phallique, fantasme de puissance chez un pauvre hère.
Car tenez-vous bien, le héros de l’histoire, fils d’ « une Noire de Tucumán » installé à Quilmes en Argentine, a, littéralement, une bite en or, bolivien de surcroît, promesse d’accomplissement de miracles une fois la nuit tombée, aux yeux de la population dominicaine et caribéenne du moins. Mais le jour à peine levé, le voici en train de pointer, en tant que magasinier, dans sa grande surface, et de raconter servir des salades tout en rêvant poésie et fornication, et écrire plagier le soir les plus célèbres auteurs sud-américains.
La lecture est une facétie complice, cette page est la naissance d’une fraternité entre vous et moi et eux et je l’espère, le monde !
J’ai nommé : Les aventures du dieu maïs, de Washingon Cucurto, illustré par Tom de Pékin, traduit par Geneviève Adrienne Orssaud et publié en France par Le nouvel attila qui a failli imprimer l’ouvrage « sur des feuilles de salade »… et, mythe ou réalité ? en a sorti « 25 exemplaires, dits de queue, […] sur papier maïs, avec un dessin original colorié à la main par Tom de Pékin » : de bout en bout, un ovni littéraire, à l’instar de son créateur, Washingon Cucurto, de son vrai nom Santiago Vega, intéressé, vous l’aurez compris, par les problématiques de marges sociales, d’immigration et de corporalité aka sexualité, mais aussi par la récupération sous toutes ses formes, du plagiat jusqu’à Eloisa Cartonera, cette maison d’édition qu’il a fondée à Buenos Aires en 2002, et qui utilise des papiers et cartons recyclés pour partager auprès du plus grand nombre les grands textes de la littérature argentine.
Super ! 🙂