Une idée couleur d’azur
Poster un commentaire18 mars 2015 par Julie Curien
Une idée couleur azur : que désigne ce joli titre d’ouvrage, signé de la poétesse brésilienne Marina Colasanti (1937 – ), présenté & traduit par Michelle Bourjea chez l’Harmattan ? Un recueil de contes, oui, mais résolument modernes, se jouant du genre traditionnel. Car ces histoires expriment à la fois l’ambivalence et la radicalité de l’humanité :
d’un côté des princes, princesses, reines & rois (et même des fées !),
à qui adviendraient presque des « il était une fois »…
… de l’autre, des personnages en prise avec eux-mêmes
et des fins constituées, non d’unions et d’enfants, mais de disparitions…
mieux : l’unique fin heureuse advient… en rêve !
Une princesse allant à la chasse aux papillons pourrait s’y brûler les ailes… Envers du décor, danse de la mort. Un roi a, dans sa prime jeunesse, une bien jolie idée, couleur azur, couleur de ciel ; de crainte qu’elle ne lui échappe, il la met à l’abri, mais le temps passe… l’idée aussi. Un confrère écoute les contes du vent, pour mieux connaître les éléments si fascinants… qu’il s’évanouit dans la nature, préférant se fondre en eux.
Broder une nouvelle réalité, et revenir à la source en suivant son fil, maîtriser son art, quitte à ruser ou à se faire doubler ! Une ode maligne à l’imagination et à la création qui s’amusent avec notre inconscient, et réciproquement :
La réalité externe change. Mais notre réalité intérieure, faite de peurs et de fantaisies, demeure inaltérée. C’est avec celle-ci que dialoguent les fées agissant symboliquement à tout âge et en tout temps.
Pour continuer le voyage, rendez-vous au Salon du livre de Paris : Marina Colasanti y est invitée !