Los olvidados
Poster un commentaire31 mai 2013 par Julie Curien
Los Olvidados, en français « pitié pour eux », sorti en 1950, est un film de Luis Buñuel (1900 – 1983), réalisateur né espagnol puis naturalisé mexicain.
Cette œuvre met en scène des gamins de rues, fruits de la misère, graines de délinquants, qui traînent dans la banlieue de Mexico, entre pairs, avec toujours la manie, trop facile, de s’en prendre aux plus faibles qu’eux pour empocher quelques deniers. La misère contre la misère, au fin fond des bidonvilles.
Les pères sont rigoureusement absents, souvent ils abandonnent leurs enfants.
L’autre figure parentale, brillant par sa présence concomitante de sa rareté, se réduit à un unique personnage :
une mère
pour toute une bande de mômes, dont un seul est son propre enfant.
« Il faudrait les tuer avant qu’ils naissent », dit-elle. Cette maman semble s’occuper de ses plus petits, mais délaisse son grand garçon qui, selon elle, ne mérite plus, ni son éducation, ni même son amour, puisqu’il préfère la compagnie des voyous de son espèce. Une femme dure, sans homme à ses côtés pour l’épauler et lui prodiguer une affection salutaire… Une femme belle, esseulée, qui se laisse séduire un temps par le leader des jeunes voyous.
Dans cette sécheresse physique et intellectuelle, deux petits bouts d’homme s’affrontent en particulier :
l’aîné & chef, El Jaibo, devenu assassin, VS le fils, filou, de la dame qu’il séduit : Pedro.
El Jaibo, qui s’échappe de la maison de correction au début du film, suit la pente du crime, tandis que Pedro tente de sortir de cette chute inextricable, avec l’appui du directeur de la maison de correction.
Dans ce très beau film, le réalisme social est sublimé, Buñuel oblige, par de magnifiques scènes surréalistes où l’homme se rapproche de l’animal… où le réel et le cauchemar se confondent.